Aperçu de la filière de la myrtille en Géorgie : Grande interview avec Shota Tsukoshvili

Récemment, Fructidor a discuté avec Mr Shota Tsukoshvili, responsable de la chaîne de valeur du CNFA Georgia, qui s'est penché sur le paysage du secteur agricole géorgien et de sa filière myrtille. Shota Tsukoshvili a donné un aperçu des changements stratégiques, des avancées et des investissements de la Géorgie dans la culture de la myrtille, du développement de pratiques agricoles modernes et de la croissance prévue du marché de la myrtille.

 

 

CNFA Georgia fait référence aux opérations de CNFA (Cultivating New Frontiers in Agriculture) en Géorgie, dans la région du Caucase. CNFA est une organisation internationale à but non lucratif dont le siège est aux États-Unis, spécialisée dans les initiatives de développement agricole et de croissance économique. En Géorgie, le CNFA s'efforce de promouvoir des pratiques agricoles durables, d'améliorer la sécurité alimentaire et de soutenir les moyens de subsistance ruraux à travers divers projets et programmes. Ces initiatives impliquent souvent de fournir une assistance technique, une formation et un renforcement des capacités aux agriculteurs, aux entreprises agroalimentaires et à d'autres parties prenantes de la chaîne de valeur agricole. CNFA a géré le programme agricole de l'USAID qui a duré 5 ans et s'est achevé en 2024.

 

 

Fructidor : Vous étiez présent à Fruit Logistica Berlin. Quels étaient vos objectifs lors de ce salon ?

 

Shota Tsukoshvili : Les salons commerciaux offrent une opportunité sans précédent d'engagement direct avec des acheteurs, fournisseurs et partenaires potentiels. Pour nous, l’établissement d’un contact immédiat avec les détaillants, les distributeurs et les grossistes était crucial. Cette approche a facilité le lancement de négociations fructueuses et la fondation de relations à long terme. Notre objectif principal était d'entrer en contact avec les acheteurs de myrtilles, dans le but d'élargir notre portée commerciale et de favoriser de nouveaux partenariats.

 

Fructidor : La Géorgie a beaucoup investi dans la plantation de nouvelles variétés de myrtilles. Comment se passe le développement ?

 

Shota Tsukoshvili : Traditionnellement, la Géorgie ne s'est pas concentrée sur les baies comme culture principale ; les myrtilles représentent une entreprise agricole relativement nouvelle pour le pays. Heureusement, l'entrée de la Géorgie dans la culture de la myrtille a commencé avec les variétés les plus récentes. Ce qui signifie que le pays bénéficie de développements agricoles avancés, lui permettant de cultiver certaines des meilleures variétés disponibles. Cet avantage stratégique positionne la Géorgie comme potentiellement leader en termes de qualité et de rendement.

 

Fructidor : Quelle est la vitrine des myrtilles géorgiennes, et quels sont les avantages de ce produit ?

 

Shota Tsukoshvili : La saison des myrtilles géorgiennes commence en plein champ vers le 20 mai, marquant l'entrée du pays sur le marché avec ses premières récoltes de l'année. Ce moment offre un avantage significatif, car les myrtilles de Géorgie arrivent sur le marché lorsque les myrtilles fraîches de haute qualité sont rares, faisant face à peu ou pas de concurrence. Cette fenêtre précoce permet à la Géorgie de capitaliser sur les premiers prix du marché et d'établir une forte présence avant que d'autres producteurs, comme la Serbie, ne démarrent leur production à la mi-juin.

 

Fructidor : Les producteurs de myrtilles de Géorgie sont-ils bien équipés ? Ont-ils des lignes de tri ?

 

Shota Tsukoshvili : Les producteurs de myrtilles géorgiens sont de mieux en mieux équipés, en partie grâce au soutien important du ministère de la Protection de l'environnement et de l'Agriculture de Géorgie, ainsi que des organisations donatrices internationales telles que l'USAID par le biais de ses programmes agricoles. Ce soutien englobe un large éventail de ressources et d’infrastructures essentielles :

 

.Installation de vergers : Assistance à l'établissement et à la gestion de vergers de myrtilles avec des pratiques agricoles modernes pour assurer une productivité et une durabilité élevées.

 

.Installations d'entreposage frigorifique : Financement et soutien technique pour construire des installations d'entreposage frigorifique, essentielles pour prolonger la durée de conservation des myrtilles, maintenir la qualité pendant le transport et garantir que les myrtilles atteignent les marchés internationaux dans des conditions optimales.

 

.Lignes de tri : L'investissement dans des lignes de tri avancées permet un traitement efficace des myrtilles en fonction de leur taille, de leur couleur et de leur qualité. Cela améliore non seulement l'uniformité et l'attrait du produit, mais augmente également la valeur marchande des myrtilles.

 

.Certifications internationales : accompagnement et aide financière pour obtenir des certifications internationales de qualité et de sécurité telles que GlobalG.A.P. Ces certifications sont souvent obligatoires pour accéder aux marchés européens et internationaux, attestant du respect des normes les plus élevées en matière de production agricole et de sécurité des produits.

 

Fructidor : Quelles sont les prévisions concernant la production et l'exportation de myrtilles dans les prochaines années ?

 

Shota Tsukoshvili : Les prévisions concernant la production géorgienne de myrtilles sont optimistes, avec des projections indiquant une augmentation à 20 millions de kg d'ici 2027.

 

Fructidor : Quels autres fruits et légumes exportez-vous ? Quels autres fruits/légumes les Géorgiens plantent-ils actuellement ?

 

Shota Tsukoshvili : La Géorgie est connue pour exporter une variété de fruits et légumes, notamment des pommes, des mandarines, des pêches, des nectarines, des raisins de table, des pommes de terre et des herbes. Cette production agricole diversifiée reflète le climat favorable et le sol riche du pays, propices à la culture d'une large gamme de produits.

 

Fructidor : Vers quels marchés exportez-vous déjà ? Quels sont vos marchés cibles pour les années à venir ?

 

Shota Tsukoshvili : La Géorgie exporte une variété de produits agricoles vers l'UE, les pays du Golfe et les pays de la CEI, en ciblant les marchés du Royaume-Uni, du Japon et de l'Inde. Cette orientation stratégique reflète l'objectif de la Géorgie de diversifier ses destinations d'exportation et d'accéder à des marchés où la demande pour ses produits est élevée.

 

Fructidor : Qu'en est-il des taxes à l'importation lorsque les produits sont vendus en Europe ?

 

Shota Tsukoshvili : Depuis le 27 juin 2014, la Géorgie bénéficie de la zone de libre-échange approfondi et complet avec l'Union européenne, et les produits fabriqués en Géorgie peuvent entrer sur le marché de l'UE sans droits de douane.

 

Fructidor : Qu'en est-il de la logistique depuis la Géorgie ? Quel itinéraire pour le ferry ? Combien de jours? Quelles sont les principales compagnies de transport ?

 

 

Shota Tsukoshvili : Nous disposons de plusieurs options pour livrer des produits géorgiens vers l'UE : depuis la Géorgie via la Turquie, où les camions entrent en Grèce ou en Bulgarie ; par voie maritime, avec un service régulier de ferry vers la Bulgarie et la Roumanie. Il faut 6 jours pour le voyage pour livrer les fruits vers le nord de l'Europe.