Craintes de tensions régionales autour du barrage sur le Nil
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Le nouvel échec des négociations entre l'Ethiopie, le Soudan et l'Egypte concernant le GERD (Grand Ethiopian Renaissance Dam), le grand barrage sur le Nil construit en Ethiopie, fait craindre un accroissement des tensions régionales.
La construction du GERD (Grand Ethiopian Renaissance Dam) sur le Nil Bleu a débuté en 2011 à Guba en Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan. Depuis le début du projet un différend oppose l'Ethiopie, le Soudan et l'Egypte.
L'Éthiopie considère le barrage comme nécessaire pour répondre à ses besoins énergétiques. Le Soudan, en aval, est préoccupé par la régulation du débit d’eau à travers ses propres barrages et stations d’eau et l'Égypte, plus en aval, voit le barrage comme une menace pour son approvisionnement en eau.
Une rencontre a été organisée début mars à Kinshasa (République démocratique du Congo) entre les ministres des Affaires étrangères et des questions hydrauliques des 3 pays en présence du président du Congo, Félix Tshisekedi, qui exerce la présidence annuelle de l’Union africaine (UA) depuis février. Mais ces pourparlers n'ont abouti à aucun accord. Selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires Etrangères, l'Éthiopie aurait rejeté les propositions présentées par l'Égypte comme celles présentées par le Soudan.
"L'Éthiopie n'a aucune intention de causer du tort au Soudan et à l'Égypte. Mais nous ne voulons pas non plus vivre dans l'obscurité" a déclaré la semaine dernière le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Le gouvernement soudanais a déjà mis en garde l'Éthiopie contre le remplissage unilatéral du barrage, affirmant qu'une telle décision menacerait la sécurité nationale du Soudan.
En Egypte, le président Abdel Fattah el-Sissi vient d'avertir qu'il y aurait de graves conséquences régionales si l'approvisionnement en eau de l'Égypte était affecté par le barrage.
La construction du GERD a commencé en 2011, l'opération de remplissage du réservoir derrière le barrage de 145 mètres de haut a commencé en juillet 2020. Il faudra 4 à 7 ans pour remplir le réservoir derrière le barrage Lorsque l'opération sera achevée, le barrage sera la plus grande centrale hydroélectrique d'Afrique et la 7ème plus grande au monde.
source : egypttoday.com, aljazeera.com, dw.com, jeuneafrique.com