Les exportations de fruits argentins sont affectées par le conflit Russie-Ukraine

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a déjà un impact sur les exportations de poires, de pommes et d'agrumes de l'Argentine. 

 

Ces produits argentins ne peuvent pas atteindre leur destination en raison de la fermeture des ports de ces 2 pays, ou bien la destination est changée, comme cela s'est produit avec 3 cargaisons de poires en mer, qui étaient parties pour le port russe de Saint-Pétersbourg le 24 février, et ont été redirigées vers l'Union européenne.

 

À l'heure actuelle, le ministère de l'Agriculture, le ministère des Affaires étrangères et le Service national de santé et de qualité agroalimentaire (Senasa) prennent des mesures pour que les cargaisons qui doivent atteindre le port de Saint-Pétersbourg puissent être payées sur des comptes bancaires qui n'ont pas encore été gelés en raison des sanctions imposées par l'Europe et les États-Unis. 

 

Selon Marcelo Loyarte, directeur de la Chambre argentine des producteurs de fruits intégrés (CAFI), les importations annuelles de poires et de pommes argentines par la Russie se situent entre 80 000 et 90 000 tonnes. Il a souligné qu'en raison des retards de paiement, un très faible pourcentage de poires et de pommes atteindra le marché russe cette année. La tâche actuelle consiste à réorienter la production, éventuellement vers le marché intérieur et le marché latino-américain, en tenant compte des protocoles des différents pays.  

 

Dans le même temps, l'Argentine souffre de l'indisponibilité de conteneurs pour le marché russe, selon les médias de Rio Negro. Moins de 30 % des fruits y arriveront : sur les 35 000 tonnes de poires et de pommes qui ont quitté le port de San Antonio Este (SAE) au début de la saison, 11 300 tonnes sont destinées à la Russie. 

 

Les agrumes sont l'autre secteur touché par la guerre. En 2021, 60 % (18 000 tonnes) des mandarines et oranges argentines ont été exportées vers la Russie, tandis que les importations russes de citrons argentins se situent entre 40 000 et 50 000 tonnes par an.

 

Selon Martin González, président de la Chambre des exportateurs d'agrumes du nord-est de l'Argentine, les provinces d'Entre Ríos et de Corrientes, d'où sont exportées les plus grandes quantités d'oranges et de mandarines, sont confrontées à un grave problème car il pense que le conflit de guerre ne sera pas résolu de sitôt et que la commercialisation sera compliquée en raison de l'incapacité des importateurs à effectuer des paiements du fait de l'exclusion de la Russie de SWIFT.

 

Santiago Caprarulo, directeur exécutif de la Chambre des exportateurs d'agrumes du nord-est de l'Argentine et vice-président de la Fédération argentine des agrumes, a affirmé qu'en ne pouvant pas commercer normalement sur le marché russe, les exportateurs réorienteront leurs efforts vers l'Asie du Sud-Est. En outre, beaucoup de fruits resteront en Argentine, ce qui posera un gros problème, car les prix sur le marché intérieur baisseront encore plus.