Maroc-Espagne : la guerre de la tomate et des communiqués
FJ
Après un communiqué espagnol, les professionnels marocains accusés de dépassement de contingent réagissent vivement.
La Fepex (Fédération espagnole des producteurs de fruits et légumes frais) a diffusé le 23 novembre dernier un communiqué porteur, selon les exportateurs marocains, «de déclarations insidieuses et mensongères accusant les opérateurs marocains de fraude et de dépassement des contingentements».
L'Apefel (Association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes) et l'EACCE (Etablissement autonome de coordination et de contrôle) ont dévoilé le chiffre du cumul des volumes expédiés au 22 novembre et qui n’a pas dépassé les 61.840,2 tonnes, soit 14% de moins que la campagne de l'année dernière.
Face aux déclarations espagnoles, les exportateurs marocains précisent que «contrairement à ce qui est avancé par la Fepex, les exportations marocaines de tomates, sur le marché communautaire, n’ont été que de 17.700 tonnes pendant le mois d’octobre 2009 en diminution de 35% par rapport au volume réalisé l'an dernier».
Pour l’Apefel, le Maroc n’a exporté globalement que 19.300 t au lieu des 24.000 t avancées par la Fepex. «Ce volume représente l’ensemble des exportations marocaines toutes destinations confondues y compris celles réalisées sur la Russie, la Suisse, la Norvège et divers autres marchés. En outre, près de 8.500 t des tomates exportées, pendant ce mois d’octobre, sont constituées de tomates bio, cerises, cocktails, grappes, kiwat. Des spécialités à haute valeur permettant leur dédouanement sous le régime OMC, c’est-à-dire en dehors des contingents préférentiels», assurent les représentants de l’Apefel.
Toujours pour se défendre contre les accusations de la Fepex, l’Apefel rappelle que l’UE a régulièrement annoncé que les contingents octroyés au Maroc sont bien respectés.
Le marché européen de fruits et légumes connaît une crise sans précédent et un effondrement des prix de vente, aussi la profession est loin de vouloir exporter plus que ce qui lui est allouée. Beaucoup d’exportateurs préfèrent déverser en grande quantité le produit sur le marché local que de le vendre à perte sur le marché européen.