Avantage compétitif et durable des fruits rouges marocains
Le président de l’Interprofession marocaine Interproberries souligne la croissance remarquable et les nouveaux défis de sa filière lors de la sixième Morocco Berry Conférence.
Au cours de la dernière décennie, la filière marocaine des fruits rouges (fraise, myrtille, framboise et mûre) a connu une croissance exceptionnelle. Depuis 2015, les surfaces cultivées et les volumes exportés ont été multipliés par 8 pour les myrtilles 10 pour les framboises. Les exportations marocaines de fruits rouges atteignent près de 9 milliards de Dirhams ou 900 millions d’euros exportés au 30 juillet 2025. Les exportations de myrtilles progressent +33% cette année, les framboises +14%. La fraise maintient depuis 10 ans le même niveau d’exportations, malgré une réduction des surfaces cultivées de près de 20 %. Cette performance souligne la compétitivité d’un secteur devenu stratégique pour l’économie marocaine.
Un secteur performant, durable et compétitif
La filière se distingue aujourd’hui par plusieurs atouts majeurs: la sécurité et qualité des produits, fiabilité des chaînes logistiques, la coopération gagnant–gagnant entre l’Union européenne et le Maroc, les faibles émissions de CO₂, une approche durable (RSE) intégrée. Selon une étude menée par AgriEdge en collaboration avec Interproberries, le bilan carbone de la production de myrtille au Maroc est évalué à 0,42 tonnes de CO₂ par tonne de fruits commercialisés, un niveau compétitif à l’échelle internationale. Le chiffre d’inclut pas le transport. En comparaison AgriEdge évalue l’intensité carbone à 0,65 tonnes en Europe pour une tonne de myrtilles, à 0,6 tonnes en Amérique du sud et Amérique du Nord, à 1,07 tonnes en Océanie.
Une valorisation exceptionnelle du mètre cube d’eau
Principalement implantées dans la région d’Agadir, les cultures de fruits rouges offrent l’une des meilleures productivités que ce soit en termes de création d’emplois, de valeur ajoutée en devises ou d’efficacité hydrique. Les producteurs utilisent massivement des sondes, capteurs et agro-textiles afin d’optimiser l’irrigation et de limiter une ressource devenue rare. La consommation d’eau est estimée à 7000 mètres cube par hectare et par an pour la myrtille, 8,000m2/an pour la pomme ou les fruits a noyaux, 10,000m3/an pour le noyer, 12,000 pour les agrumes ou les raisins.
Un contexte climatique et humain difficile
La filière est toutefois confrontée à une intensification des phénomènes extrêmes tels que des vents dépassant parfois les 100 km/h, des épisodes pluvieux atteignant 170 mm, des températures pouvant dépasser les 51 °C, un décalage des saisons, la hausse du coût de l’eau d'irrigation et des charges structurelles. Ces contraintes entraînent des pertes de rendement de 5 à 20 % selon les campagnes. A cela s’ajoute le manque de main-d’œuvre pour la récolte, il provoque des pertes de revenus d’environ 15%. Pour plus d’informations sur les avantages compétitifs des fruits rouges marocains vous pouvez écrire ici.




