Comment renforcer la souveraineté alimentaire : débat au Parlement européen
La FEPEX demande instamment que la réforme des prix d'entrée soit une priorité pour renforcer la souveraineté alimentaire dans l'UE.
Le mercredi 26 mars, le Parlement européen à Bruxelles a accueilli l'événement "Renforcer la souveraineté alimentaire européenne : quelles sont les priorités ?" co-organisé par les députés européens Esther Herranz García, Eric Sargiacomo et Elsi Katainen. Le directeur de la Fédération espagnole des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (FEPEX), José María Pozancos, y a participé. Il a expliqué que la révision des prix d'entrée devrait être l'une des priorités de la Commission européenne afin de protéger le secteur de la production de tomates de l'UE et la souveraineté alimentaire.
Cas des tomates fraîches : réduction de 30 % de la production espagnole en 10 ans
Le secteur européen de la tomate a subi une perte de compétitivité significative au cours de la dernière décennie. D'une part, il y a eu une baisse de la production et des exportations. Depuis 2014, la production de tomates fraîches en Espagne a chuté de 30 %, tandis que les exportations ont diminué de 43 %, passant de 786 598 tonnes en 2014 à 448 004 tonnes en 2023. D'autre part, il y a eu une croissance soutenue des exportations des pays tiers vers l'UE, et en particulier du Maroc.
Augmentation des importations en provenance du Maroc de 42 % en 10 ans
Au cours de la même période, les importations de tomates marocaines vers l'UE ont augmenté de 42 %, passant de 345 416 tonnes en 2014 à 491 908 tonnes en 2023, selon les données d'Eurostat. Il y a eu un déplacement des tomates espagnoles sur le marché, principalement dû au fait que les prix d'entrée, établis dans l'accord d'association de l'UE avec le Maroc, n'ont pas rempli leur fonction de protection du marché communautaire et sont devenus obsolètes, ce qui a stimulé les importations.
En vigueur depuis 25 ans
Il a été fixé en 2000 à 46,1 €/100 kg, en ne prenant en compte que les tomates rondes, car elles étaient les plus exportées par le Maroc à l'époque. Or, à l'heure actuelle, la croissance des importations d'autres variétés, comme les tomates cerises, menace sérieusement le revenu des producteurs communautaires, qui ne bénéficient d'aucune aide directe au revenu.
Relayer le prix minimum de la tomate
C'est pourquoi, selon le directeur de la FEPEX, José María Pozancos, une révision des prix d'entrée est nécessaire, en établissant un prix d'entrée avec des valeurs d'importation différenciées pour chaque variété de tomate, en établissant un niveau de protection en ligne avec les coûts de production. Cette différenciation pourrait se faire en tenant compte de la nouvelle nomenclature douanière pour la position tarifaire des tomates, 0702. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2025 et différencie trois types de tomates : les tomates entières d'un diamètre inférieur à 47 mm (cerise ou cherry), les tomates en grappe et les autres tomates (rondes, poires, etc.).
Conclusions : trois changements prioritaires
Les trois principaux changements nécessaires sont les suivants : améliorer la position des agriculteurs dans la chaîne de valeur ; disposer d'outils de gestion de crise suffisants, tels que des stocks stratégiques ; et enfin, protéger nos agriculteurs contre le dumping et le manque de réciprocité commerciale. Chacune de ces dimensions a été discutée lors de l'événement, auquel ont participé des représentants des principales associations d'agriculteurs, des experts et des représentants des institutions européennes et nationales. La présentation de la FEPEX faisait partie de la troisième partie de l'événement : protéger nos agriculteurs contre le dumping et le manque de réciprocité commerciale. Pour plus d'informations sur la réforme possible des prix minimaux d'entrée, veuillez écrire ici.