Le déficit hydrique remet en question la culture de l'avocat en Espagne
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Dans la province de Malaga, la rentabilité a permis à la culture d'avocats de se développer mais le climat subtropical de la région devient trop sec. L'augmentation de température provoquée par le changement climatique a conduit à une évapotranspiration intense et par conséquent au déficit hydrique
Aujourd'hui, dans la province de Malaga, il y a environ 1,5 million d'avocatiers sur près de 7 000 hectares qui produisent plus de 82 000 tonnes par an, pour un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros. L'Espagne compte 12.161 hectares cultivés d'avocats et de mangues, tandis qu'au Portugal il y en a 1.500 hectares et 200 hectares en Sicile.
Selon les spécialistes, chaque hectare d'avocat nécessite près de 7 000 mètres cubes d'eau par an et chaque hecatares de mangues 5 500 métres cubes d'eau par an. En conséquence, les plantations ont eu un impact massif sur l'effondrement hydrique en Axarquia, consommant la majeure partie de l'eau de la région. Le climat subtropical de cette région est trop sec pour les arbres et les ressources en eau endiguée qui ont augmenté ces dernières décennies ne suffisent pas.
L'eau d'irrigation provient du réservoir de La Viñuela, le plus grand réservoir de province de Malaga, qui peut contenir 165,43 hectomètres cubes. Cependant, il est maintenant à 27,03% de sa capacité et la consommation humaine de la zone en dépend aussi.
Les agriculteurs s'inquiètent de la diminution d'année en année de leurs concessions. Seulement 3.000 mètres cubes par hectare, ce qui est bien en deçà des saisons précédentes et qui peut être encore plus faible si la sécheresse persiste. Le reste de l'eau nécessaire peut aussi provenir des puits, de l'eau souterraine pompée, des eaux de ruisselement stockées, ou de l'eau après traitement par des stations d'épuration. Cette dernière option permettrait d'intégrer au système environ 15 hectomètres cubes d'eau par an.
Selon les agriculteurs beaucoup plus d'eau pourrait être utilisée avec un bon réseau de canalisations et l'état devrait effectuer ces travaux dans d'intérêt général. Selon les écologistes la question n'est pas d'apporter plus d'eau mais de s'ajuster aux ressources en eau disponibles. Par l'utilisation de l'eau après traitement des stations d'épuration, par une irrigation plus efficace, par l'adoption de variétés moins exigeantes en eau, et en dernier ressort par l'utilisation d'eau de mer dessalée.
source : elpais